Il y a bien longtemps, la peur était justifiée à l’époque où la profession de chirurgien-dentiste n’existait pas. Quand on avait mal aux dents, comment se faire soigner ? Il n’y avait ni anesthésie, ni antibiotiques et on pouvait mourir d’une complication infectieuse.
Il y a donc un inconscient collectif qui se souvient de l’époque des chirurgiens-barbiers et celle des arracheurs de dents sur les places publiques et dans les foires. Ce qui a certainement laissé des traces dans la mémoire collective pour les générations suivantes.
Les personnes souffrant de peurs voient leur état dentaire se dégrader irrémédiablement avec de sérieuses conséquences sur leur état de santé générale, leur qualité de vie, sociale, amoureuse, professionnelle. Le défi étant insurmontable, ces patients ne vont jamais consulter, retardent les rendez-vous jusqu'à ce que la douleur soit trop forte.
Pourtant, aujourd’hui on ne peut plus associer la visite à la douleur. Celle-ci n’existe plus ou alors de façon très exceptionnelle. L’anesthésie est l’une des plus formidables inventions ayant rendu la douleur presque « anormale », voire illégitime. Grâce à elle, on peut donc vraiment offrir un traitement sans douleur.
Toutefois les qualités humaines d’un praticien sont également essentielles pour une vraie prise en charge psychologique, et essayer de définir calmement les causes de la peur. Beaucoup de peurs sont liées à l’inconnu, et alimentées par une imagination fertile ou par des idées fausses. On ne peut donc pas se limiter qu’à des actes techniques, et chaque étape de travail doit être expliquée pour travailler au rythme du patient, avec un discours approprié.